BONNES FEUILLES

 

Vient  de paraître

 

Contes philosophiques d’Asie

 

Traduits du vietnamien par  Lê Mông Nguyên

Membre de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer

 

 

 

Dans la collection « La Légende des Mondes » des Éditions L’HARMATTAN  5-7, rue de l’École-Polytechnique 75005 PARIS (France) – 13 €  ISBN 2-7475-9129-8

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 E-mail : diffusion.harmattan@wanadoo.fr

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Le poète-compositeur et écrivain bilingue M.  Lê Mông Nguyên vient d’éditer chez L’Harmattan (septembre 2005) ses 100  Contes philosophiques qui, malgré leurs origines très lointaines dans la Chine antique, peuvent - en raison de leur vérité universelle puisant aux sources de la pensée confucéenne, taoïque et bouddhique… - convenir à l’humanité de tous les temps et de tous les lieux. Nous sommes heureux de publier en Bonnes Feuilles dans Liên Lac Nhân Van : l’Avant-propos, la Table des Matières et la Quatrième de couverture de l’œuvre,  afin de donner à nos amis lecteurs un  avant-goût de bonheur dans  l’existence et à nos dirigeants une certaine méthode pour le bon gouvernement de la République.  

 

 

Avant-propos

 

Si l’enseignement moderne est savant, c’est parce qu’il repose sur un fondement solide. Ce fondement, c’est la quintessence de l’étude traditionnelle. Celle-ci constitue en effet pour notre pays  une manière de penser qui a traversé plusieurs siècles, qui a aidé nos ancêtres à appliquer les préceptes du confucianisme des trois devoirs fondamentaux (fidélité du sujet au souverain, du fils au père, de la femme au mari)  et des cinq vertus cardinales (l’humain, le dévouement, les convenances, l’intelligence, la confiance), à réformer les mœurs, à maintenir intacte la renommée nationale, à sauvegarder les voies de la sagesse et à entretenir le cœur des hommes ; il ne s’agit donc pas d’un enseignement sans valeur, qu’on pourrait traiter avec mépris ou rejeter…En outre, puisque nous avons bien connu les histoires du présent, nous nous devons d’étudier celles du passé ; c’est en révisant les histoires anciennes que nous comprenons clairement tout ce qui se passe aujourd’hui. Notre étude ne saurait ainsi être considérée comme insuffisante. Car malgré sa division en Ancienne et Moderne, elle n’est que le matin et le soir dans une journée pour le ciel et  la terre ; l’érudit qui s’en tient obstinément à l’enseignement ancien, ou qui ne connaît que le moderne et non l’ancien, ne peut être qualifié de savant de l’époque contemporaine ! Qu’est-ce que l’enseignement ancien ? Notre étude traditionnelle c’est la sinologie, c’est-à-dire une étude commune aux différents peuples de l’Asie orientale influencés  par la civilisation des Han, qui sont en effet des Chinois. L’ enseignement ancien ne repose pas uniquement sur les Quatre Livres Classiques et les Cinq Livres Canoniques de la méditation confucéenne, que la plupart des gens avaient autrefois l’habitude d’utiliser pour réussir dans les concours de carrière mandarinale. Car, si l’on rassemble en pensées tous les spécialistes de l’époque Xuân Thu (comparable au siècle des Lumières européen)  et tous les érudits de la Chine antique (Trang-Tu, Liêt-Tu, Tuân-Tu, Tôn-Tu, etc.), on est en présence d’un savoir aussi immense que l’océan, parce qu’englobant toutes les doctrines et  toutes les idées pour l’étude approfondie desquelles il nous faudra beaucoup de travail et de temps.  En rédigeant ce livre, nous n’avions pas voulu faire spécialement des recherches sur telle ou telle École ou telle ou telle Théorie. Nous n’avons fait que réunir certains idéaux de l’Étude ancienne afin de permettre aux lecteurs passe-partout de s’imprégner plus ou moins de la quintessence de la méthode d’enseignement d’autrefois. C’est pourquoi nous avons opté pour les quatre mots « Cô Hoc Tinh Hoa » (essence et quintessence de l’Étude ancienne) dans l’intitulé du présent recueil... 

      Nous avions, à dessein, choisi des morceaux courts mais dont la signification s’avère abondamment riche en idées. Ces contes bien que remontant à une époque très lointaine de l’empire du milieu, peuvent convenir aux usages de n’importe quel temps et de n’importe quel lieu. Car si les nouvelles sont anciennes, la vérité qu’elles contiennent demeure plus que jamais première, plus que jamais moderne…

 

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Ces observations introductives, fort judicieuses par ailleurs et que je fais miennes, sont extraites  de la préface du recueil de nouvelles choisies et traduites en 1925 du chinois en vietnamien (intitulé Cô Hoc Tinh Hoa : v. supra) par  Ôn-Nhu Nguyên Van Ngoc et Tu-An Trân Lê Nhân et dont beaucoup – à leur tour - sont traduites en français et publiées régulièrement au journal mensuel bilingue Tin Tuc par moi-même de 1995 à 2004. Je les ai  réunies dans le présent opuscule sous le titre de Contes philosophiques d’Asie afin d’offrir à mes amis lecteurs quelques moments de quiétude, un certain bonheur d’exister et à nos gouvernants un livre qui donne matière à réflexion.

 

Lê Mông Nguyên (Paris, le 7 juillet 2005)  

        

 

Table des matières

 

CHAPITRE 1 -  Entre le rêve et la réalité  (p.11) : Vivre, mourir  (p.13), Vœux (p.13), Angoisse, joie  (p.14), Héritage  (p.15), Collision entre une jonque et une barque  (p.16), Le bûcheron et son chevreuil  (p.16), Délire  (p.18), L’insoumis  (p.19), Son vrai maître  (p.19),  Le roi et sa cour  (p.21), La langue et les dents  (p.21), Les crimes du gardien de cheval  (p.23), Exemples  (p.24),  Les paroles du marchand d’oranges  (p.25), Mandarines douces, mandarines amères  (p.26),  Pertes et profits  (p.27),  Générosité  (p.28), Oublier sa propre vie  (p.29), Longévité  (p.30), La femme du cocher  (p.31),  Bonheur et malheur ensemble  (p.31),  Le renard-fantôme  (p.32), Confident  (p.34), Rire des pleurs d’autrui  (p.35), Le choix des hommes  (p.36).

 

CHAPITRE 2 - Leçons de bonne gouvernance (p.39) :  Profits et dangers  (p.41),  Ne compter que sur soi-même  (p.42),  Le temps du repos (p.44), Sécurité et danger  (p.45),  Trois choses  (p.46), Détruire les écoles ?  (p.48),  Femme sage  (p.49), Le mépris des biens matériels  (p.50),  Arroser les pastèques d’autrui  (p.51),   Se laver les oreilles  (p.53),  À l’école de la vie  (p.53),  Le génie des eaux se marie  (p.54),  Dette de reconnaissance  (p.56), Le marchand de viande de bouc  (p.57), La peur d’être roi  (p.59), Le prisonnier So  (p.59),  Une épée sur la tombe du roi  (p.61), Laideur et vertu  (p.62), Entre femmes (jalousie et amour)  (p.63), La langue  (p.64), Sophisme ou raisonnement fallacieux  (p.65),  Santé royale  (p.65), L’homme et sa destinée  (p.66),    Paroles de pêcheur  (p.69), Robe simple pour l’hiver  (p.71).

 

CHAPITRE 3 - Fidélité, reconnaissance et sacrifice (p.73) :  Un amour éternel  (p.75),  Faire plaisir  (p.76), La caverne de l’idiot  (p.77),  Statue de terre et statue de bois  (p.78), Le ruban de chapeau  (p.79), Intérêt et dommage  (p.81),  Coups de bâton du voisin  (p.82),  Le gardien amputé ou la manière d’appliquer la loi  (p.83),  Le cerf-volant en bois  (p.84),  Joie  (p.85), Fidèle  (p.86), Fidèle et pieux  (p.86),  Conversation avec un fantôme  (p.87),  Changer la natte  (p.88), Comment juger ?  (p.89), Oublier sa haine pour le bien du pays  (p.90),  Vengeance  (p.91), La chèvre égarée  (p.92), Piété filiale, fidélité au roi  (p.93),  Le renard et la majesté du tigre  (p.94),  C’est aussi du vol  (p.95), Le cercueil en miniature  (p.96),  Couverture droite, couverture en biais  (p.97),   Homme de valeur  (p.98), Ivresse et bonne résolution  (p.99).

 

CHAPITRE 4 -  L’amnésie ou la douceur de vivre  (p.101) :  L’émeraude et l’épée  (p.103), L’élixir d’immortalité  (p.103), L’émeraude tragique  (p.104), Raser les montagnes  (p.105), L’amnésie  (p.107), La bonne parole  (p.108), Le nez coupable  (p.110), Vrai ou faux ?  (p.111), Histoire d’orang-outan  (p.112),  Acheter sans… payer  (p.113), Lecture de livres des anciens  (p.114), La femme de l’avocat  (p.115), Recommandations posthumes  (p.116),  Deux vérités  (p.117), Le mandarin intègre  (p.118), Pour l’avenir des enfants et petits-enfants  (p.118),  Le cœur droit  (p.120), Pauvre mais sans amertume  (p.120),  Tel père, tel fils ?  (p.121), Blanc à l’aller, noir au retour  (p.122),  Réflexion et humanité  (p.123), Ivre, éveillé, trouble, clair  (p.124), Conserver son métier  (p.125), Les sept concubines  (p.126), Retour en arrière  (p.127).

 

 

Quatrième de couverture

 

Il était une fois un homme qui, pour fuir ses ennemis, alla se réfugier dans une caverne au fin fond de la montagne.

Une nuit de vent frais et sous la clarté lunaire, il vit soudain un fantôme se promener sans but en tournoyant au même endroit sous le filao. Effrayé à l’extrême, il se coucha à plat ventre et n’osant plus se relever.

Le fantôme vint alors vers lui en disant :

- Pourquoi ne vouliez-vous pas sortir faire une promenade ?

L’homme tremblant de tous ses membres, répondit :

- Monsieur, j’ai vraiment très peur de vous.

Le fantôme dit :

- Vous êtes décidément piqué ! Vous n’avez aucune raison d’avoir peur ! Il n’y a que l’espèce humaine qui soit la plus redoutée. Réfléchissez un peu, voyons. Qui vous a rendu si sot et si désemparé, si affamé et si malheureux ? Est-ce bien l’homme ou le fantôme ?

Sur ce, le fantôme rit aux éclats pendant un moment puis disparut dans la nuit

 

 (Conte « Conversation avec un fantôme », p. 87).

 

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     Juriste écrivain et critique littéraire, poète, compositeur (auteur de la célèbre chanson  Trang Mo Bên Suôi-Lune vague sur la source romantique de montagne), Lê Mông Nguyên est membre de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer, ancien avocat à la Cour, professeur conférencier à l’Ihesi, au Cheam et maître de conférences-Docteur d’État, directeur de département des universités. Il a enseigné le droit constitutionnel, la science politique et les finances publiques aux Universités de Besançon, de Paris VIII & Paris III-Sorbonne Nouvelle. Il est également membre de l’Association des Écrivains de Langue Française, de l’Association des Écrivains Combattants et de la Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique (Sacem).

 

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